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Archives mensuelles de “Mai, 2011”

De la censure de la pornographie

Je partage  sur mon blog l’article de Nawaat car je pense qu’il met le doigt sur une chose importante: Comment est ce que ces sites pornographiques ont été fermés? par des moyens illégaux? est ce qu’un juge et 3 avocats rendent l’acte de fermer des sites légal? Est ce qu’il y a eu un avocat pour plaider contre la fermeture? le dossier de l’accusation me semble léger. Sur quels textes de lois est ce qu’ils se sont basés? Le fait que la plainte ait été déposé il ya deux semaines seulement, prouve que le dossier a été traité à la va vite. Est ce qu’il sert les intérêts politiques du parti Ennahdha (pour qu’ils puissent donner l’impression au grand public que maintenant qu’ils sont là, nos valeurs traditionnelles et musulmanes seront protégés)? Dans ce cas, je pose la question de l’indépendance de la justice par rapport aux politiques..Comment se fait il que nous n’avons pas entendu de la plainte quand elle a été déposée il y a eux semaines? ça prouve pour moi que les avocats (d’habitude trés grande gueule) ont joué profil bas.  Parce qu’ils savaient que le dossier était attaquable? Que des questions…aujourd’hui, on ferme les sites porno, demain les sites d’information, après demain les blogs etc, et le commun des tunisiens trouvera ça « normal », « tant mieux » et petit à petit nous glisserons dans un nouveau ‘ancien régime’ sans même nous en apercevoir.

Personnellement, je n’approuve pas la pornographie. Je pense qu’elle peut pervertir les plus jeunes , les ados sans références. Indépendamment de sa religion, chaque parent a le droit et l’obligation d’avoir peur pour ses enfants. Je ne connais pas de parent juif ou catholique qui approuverait que ses enfants mineurs regardent du porno…
Les jeunes auront toujours accès à la pornographie à travers les proxys comme ils l’ont fait avant le 14 Janvier. A mon avis la meilleure protection, c’est la sensibilisation et l’éducation. Parler avec ses enfants. Leur dire que des sites montrant la nudité existent mais il ne faut pas y aller avant l’age de 18 ans. Que ses sites montrent des choses horribles. Qu’il s’agit de films et que ce n’est pas la réalité. etc etc. Je suis sur que des psychologues ont développé des speechs dans ce sens et que chaque parent peut se former à cette communication à travers internet ou dans les magazines et livres. Tout le monde sait que la meilleure protection pour nos enfants est une bonne éducation. On ne peut être derrière nos enfants tout le temps. On leur dit que ce n’est pas bien de voler et on les lâche dans la nature en espérant qu’ils ne vont pas voler. Les parents qui ne veulent pas prendre ce chemin d’éduquer leurs enfants – même au danger de la pornographie – sont pour moi des parents démissionnaires qui n’auraient pas du avoir des enfants.
Le sujet de la censure n’est pas un sujet « bidon ». le procédé de privation des libertés est le même. le processus est maintenant lancé avec un consensus presque général.

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Tunisie : Rendez-moi mon porno !

http://nawaat.org/portail/2011/05/27/tunisie-rendez-moi-mon-porno/

Par Adam Jerbi,

A ma grande surprise, j’ai appris hier 26/05/2011 que suite à une plainte déposée la semaine dernière par trois avocats, le tribunal de première instance à demandé à l’Agence Tunisienne d’Internet de fermer les sites à caractère pornographique. J’ai été non seulement surpris, mais aussi déçu. J’ai eu encore une fois ce nœud au ventre qui me dit que malheureusement, le combat pour la liberté en Tunisie n’est pas fini. Une dictature est en train de remplacer une autre sous le couvert de décisions de tribunaux.

Au-delà des questions d’ordre moral, je me demande par quel droit est ce que l’Etat peut décider pour moi – qui suis majeur et vacciné – des sites internet que je ne devrais pas consulter. Je pourrai comprendre qu’une personne ou organisation puisse porter plainte contre une autre personne ou organisation. Mais dans ce cas, une plainte a été déposée contre toute une catégorie de sites internet, sans nommer des sites en particulier. Je rappelle qu’un site internet n’est qu’une vitrine d’une organisation ou d’une entreprise. Je ne comprends donc pas qu’une plainte ait été déposée contre toute une catégorie de sites web, sans nommer les organisations qui sont derrière ses sites web. Ceci revient à porter plainte contre toutes les vitrines de chaussures en Tunisie par exemple sans nommer les propriétaires ou gérants des boutiques…puis décider de cacher ces vitrines par des rideaux sans même entrer en contact avec les propriétaires ou gérants de ces boutiques. Dans ce cas, je dirais que si les propriétaires ou gérants de ces boutiques n’ont pas été inquiété, c’est qu’ils n’ont pas enfreint la loi. Je m’étonne donc qu’un tribunal de justice, indépendant, puisse donner droit aux plaignants. Si des organisations derrière des sites à caractère pornographiques sont entrain d’enfreindre une loi tunisienne, c’est contre elles qu’il aurait fallu porter plainte. Ces organisations propriétaires de ces sites auront les moyens techniques de fermer l’accès de leurs sites aux internautes en Tunisie. Qu’un tribunal indépendant décide de la fermeture de tous les sites à caractère pornographiques m’inquiète énormément et me dit que quelque chose ne tourne pas rond dans la justice tunisienne post révolution. Est-ce que l’accusé –sites internet à caractère pornographique – a eu droit à un avocat ?

Beaucoup de questions se posent. Qui est le client ces trois avocats ? Est-ce que ces avocats se sont plaints en leur propre nom ? Est-ce qu’ils se sont crus gardiens de la morale ? Est-ce que cette décision sert des intérêts politiques ?

J’appelle mes concitoyens à la plus grande vigilance. Ceci est tout bonnement le retour en force de la censure. Ma liberté d’expression est en jeu.

Cette décision crée un précédent dangereux. Cette décision de justice peut ouvrir la voie à d’autres décisions. Quelques semaines auparavant, le ‘filtrage’ des pages facebook avait déjà commencé. Des pages FB plutôt subversifs ont été bloquées. Aujourd’hui, un autre pas a été franchi et je m’inquiète pour ma Tunisie.

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